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Constanze Kurz : nous bégayons par la faute des logiciels
Dans l’une de ses contributions régulières écrite pour la Frankfurter Allgemeine Zeitung, Constanze Kurz, spécialiste allemande du numérique, porte parole du Chaos Computer Club, se demande si les systèmes d’autocorrection ne conduisent pas l’orthographe allemande dans le mur. Du moins, estime-t-elle, en référence aux mots composés, séparent-ils ce qui devrait rester assemblé.
On devrait lire Uni-Halle, halle de l’université et non Uni Halle, université de Halle
Constanze Kurz s’interroge sur la part du numérique dans un phénomène de plus en plus fréquent selon elle de détachement des mots contrairement aux règles d’orthographe de la langue allemande. C’est le problème des espaces laissés en blancs entre les mots qui forment un substantif composé. On connaît la capacité de l’allemand à forger des mots parfois d’une longueur qui peut paraître caricaturale. Jusque récemment le mot le plus long « Rindfleischetikettierungsüberwachungsaufgabenübertragungsgesetz » (« loi sur le transfert des obligations de surveillance de l’étiquetage de la viande bovine »),comportait 63 lettres. La loi ayant été rendue caduque par une réglementation européenne, le mot lui-même n’a plus de raison d’être. Le record est désormais détenu par “Kraftfahrzeughaftpflichtversicherung” (La garantie responsabilité civile pour véhicule automobile) relie entre eux 36 caractères.
Ce sur quoi notre auteure trébuche, c’est la tendance à ne plus relier entre eux les mots qui devraient l’être, insérer des espaces là où il ne faut pas ou à omettre les traits d’union comme le montre notre image. Les automates de correction sont, dit-elle, d’impitoyables censeurs. Elle donne deux exemples tirés de l’espace public : Peggy’s Friseur Salon au lieu de Peggys Friseursalon ou Bau Schlosserei Müller au lieu de Bauschlosserei Müller.
« Le hic vient de ce que les règles d’orthographes implémentées dans les algorithmes sont faux. La plupart des systèmes de correction orthographiques qui sont présents partout dans les téléphones, les tablettes,les applications de messagerie, les programmes de traitement de textes ou les logiciels de reconnaissance vocale ne contiennent que des dictionnaires qui connaissent peu de substantifs composés. Ils ne sont munis d’aucun dispositif de règles adéquat et ne peuvent donc pas reconnaître un assemblage correct et ne peuvent parfois même pas être élargis par l’utilisateur. Leur pouvoir épidémique s’étend avec la rigueur impitoyable de l’ordinateur ».
La petite ligne ondulée soulignant en rouge le mot inconnu du dictionnaire sème le doute et l’incertitude. Faut-il résister à l’ordinateur ? N’est-on pas soi-même en faute ?
Nous capitulons devant des logiciels mal écrits
« C’est dans les instruments mobiles à écrans tactiles que le correcteur automatique frappe le plus. »
Et l’on peut s’estimer heureux d’obtenir un mot décomposé en ses éléments à la place d’une injure. Selon Constanze Kurz, beaucoup d’utilisateurs renoncent alors et se plient aux exigences d’un algorithme imparfait. Lui imposer sa propre volonté coûte de l’énergie, des nerfs et du temps sauf à désactiver le correcteur d’orthographe.
« Ce qui se perd, c’est la créativité, le plaisir de l’expression et bien sûr la poésie dans l’invention de nouveaux mots composés. Les conséquences sont ces bégaiement substantivés de mots hachés qui semblent être ressentis comme normaux par de plus en plus de personnes. Il ne s’agit pas du tout comme on l’avance, en s’excusant de manière résignée, d’un développement progressif de la langue comme on peut l’observer ailleurs. Nous capitulons devant des logiciels mal écrits qui ont été développés sans l’apport des linguistes ou d’autres experts du domaine. »
Les programmeurs travaillent à l’économie et ne sont pas ceux qui sont compétents dans le sujet qu’ils traitent Les algorithmes ne sont neutres, ils ne sont que la manifestation d’une volonté humaine exprimée dans le logiciel. Mal conçus, ils répandent l’erreur.
La fausse route du paternalisme algorithmique
Pour conclure Constanze Kurz dénonce ce qu’elle appelle le paternalisme algorithmique :
« Un phénomène proche se développe en ce moment dans la politique et les sciences sociales sous l’appellation « Nudging ». Il s’agit de faire en sorte par des avantages financiers mais aussi par des logiciels comme des applications pour téléphone mobile que les hommes aient le « bon comportement » : par exemple se nourrissent conformément à ce que le credo du moment considère comme « sain ». Il y a là aussi des indications qui montrent que le paternalisme fait fausse route. Si les applications alimentaires avaient été écrites quelques décennies plus tôt elles veilleraient sans doute à distribuer des bons points parce que nous consommons des quantités d’épinards car l’on croyait encore que c’était bon pour les ressources en fer.
De telles croyances étaient à l’époque déjà suffisamment problématiques car ils conduisaient facilement au dogme dont il était difficile de se défaire. Si l’on cimente cela par des logiciels destinés à piloter et à modifier les comportements humains, alors l’inflation d’espace entre les mots nous paraîtra anodin ».
L’article en allemand