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INDECT : Vers un contrôle disciplinaire de la perception
C’est en quelque sorte le troisième volet de notre série sur l’automatisation. Il a d’ailleurs déjà été effleuré par Frank Rieger évoquant « Le conflit militaire et sa petite sœur la surveillance généralisée au nom de la sécurité […] de plus en plus dominé par les machines et les algorithmes ».
Dans la famille des automates voici donc la petite sœur INDECT (Littéralement Système d’information intelligent soutenant l’observation, la recherche et la détection pour la sécurité des citoyens en milieu urbain) qui rend suspect celui qui se déplace trop vite ou trop lentement dans l’espace public.
Lancé en silence le 1er janvier 2009, ce programme européen de recherche a pour but « la détection automatique des menaces, des comportements anormaux ou de violence.« . Ce qui nous intéresse ici surtout concerne le débat sur la manière de poser le problème. En suivant la piste des références données par le Parti pirate allemand dans son communiqué de soutien aux protestations anti INDECT, je suis tombé sur un texte de Marcus Rosenfeld, étudiant en médiologie à l’Université de Münster qui conteste les qualificatifs usuellement utilisés par les médias, du genre c’est big brother, c’est le meilleur des mondes, ou encore l’évocation du panoptique de Bentham revisité par Foucauld. Ce qui est intéressant est qu’il tente d’examiner les questions que posent INDECT sous l’angle du contrôle disciplinaire de nos perceptions (Wahnehmung), relevant en somme d’un psycho-pouvoir.
Une petite vidéo de la télévision allemande permet de fixer les idées. Je crois qu’il n’est nécessaire de l’accompagner d’une traduction détaillée. Ne pas trouver ses clés du premier coup suffit à être repéré pour comportement anormal. Le reste s’enclenche automatiquement : saisie du visage, comparaison aux fichiers, repérage de la plaque d’immatriculation, fouille dans les banques de données qui révèlent que, pas de pot, la voiture est immatriculée au nom de sa femme. Cette succession de procédures automatisés va conduire au déclenchement de l’alerte.
ARD Tagesschau 28.07.2012Il n’y a plus, dans ce système, de contrôle direct par l’observation d’un individu généralement considéré comme suspect pour un certain nombre de raisons et présumé innocent jusqu’à preuve du contraire. Tout un chacun peut-être soumis à un contrôle sur la base de paramètres de comportements préétablis.
« Les hommes, écrit Marcus Rosenfeld, doivent se concevoir dans l’espace public surveillé comme partie d’une masse présumée suspecte. Comme le projet INDECT cherchera délibérément à détecter des comportements anormaux comme par exemple le fait de rester trop longtemps sur place, d’être assis sur un trottoir, de poser un sac, cela induit d’une part une adaptation des techniques corporelles aux normes fixées par le système. Dans un second temps, cela influencera aussi, durablement, les structures cognitives. Dans une société qui se considère elle-même comme étant sous contrôle permanent et dans un état de suspicion latente, les comportements ne seront pas seulement observés comme anormaux par l’individu sur lui même mais s perception de l’autre sera également influencée en lui appliquant aussi les nouvelles normes de sorte que l’observé devaient observateur. La suspicion du système envers les écarts normatifs se transforme en soupçon des uns envers les autres ».
Le prix à payer pour un hypothétique surcroît de sécurité est « l’abandon d’un principe de droit : la présomption d’innocence ».
Le projet de la Commission européenne prévoit également un contrôle de l’espace numérique.
« La surveillance de l’espace public dans le monde matériel et numérique, écrit encore Marcus Rosenfeld, modifie la perception de ces espaces par l’individu et la société et, ce faisant, change le rapport à ces espaces. Il s’ajoute à cela qu’il est plausible que les individus modifient leur comportement pour ne pas risquer de correspondre aux paramètres de recherche du système et éviter une éventuelle confrontation. Ces modifications dans la perception et le comportement sont caractérisés par Schmidt comme une manière de discipliner la perception. »
Le texte allemand de Marcus Rosenfeld se trouve ici.