La frontière est dans le pré

Frontières et ouvertures était le thème proposé par Carol Shapiro pour la dissémination d ‘avril de la webassociation des auteurs. Je n’avais d’abord pas l’intention d’y participer, j’ai des sujets lourds en préparation et le thème auquel j’avais pensé, langue et frontière, nécessitait un temps que je n’avais pas pour être prêt.
Une récente balade m’offre cependant l’occasion de faire un clin d’œil participatif
Il arrive facilement quand on se promène dans le Jura alsacien de franchir la frontière et de se retrouver sans y prendre garde en Suisse. La frontière passe quelque part entre forêts et champs.On ne le sait pas. Elle n’est pas matérialisée. Invisible, elle existe pourtant bel et bien comme une frontière. On en a la preuve quand tout d’un coup, en plein milieu des prés des panneaux indicateurs nous rappellent qu’on ne saurait s’y promener sans papiers en règle ni objets non dédouanés. Et cela peut devenir cocasse comme le montre l’image quand on nous précise que le passage dans les champs en taxi avec des valises bourrées de billets de banque, pardon « contenant des capitaux dépassant les limites autorisées », était interdit.
La borne est datée de 1780 et quelque, le dernier chiffre est illisible

La borne est datée de 1780 et quelque, le dernier chiffre est illisible

D’un peu plus près

Attention Douane 2

Quelques mètres plus loin, une plaque signale le passage à cet endroit, au lieu dit les Ebourbettes, du Général Giraud lors de son évasion d’Allemagne en 1942 non pas pour rejoindre, comme cela est indiqué, la France libre mais la zone libre.
On se souvient alors aussi de la fin de La grande illusion de Renoir qui aurait pu avoir lieu ici. La frontière dans le film était certes perdue dans la neige mais bien réelle et heureusement pour les évadés, Maréchal (Jean Gabin) et Rosenthal (Marcel Dalio). Après l’avoir franchie, ils se séparent sur ces mots : « faut bien qu’on la finisse cette putain de guerre en espérant que c’est la dernière », dit Maréchal. La voilà « la grande illusion » réplique Rosenthal.
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Une réponse à La frontière est dans le pré

  1. CH dit :

    the border is fear and the need for the separation; the defense of the invisible is in the mind and the trembling in the heart and always will be between the « me » and the « you » and the difference that thinly defines where we begin and end and continue and cease to be both physically and philosophically..the border defines the existence of the claim that « we be ». The border obliterates and creates out thin air.

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