Übermensch / Surhumain à Bâle

A Bâle, l’on se souvient – non sans distanciation,  comme en témoignent les images, qu’il y a 150 ans, en 1869, arriva comme jeune professeur, né il y a 175 ans, un certain Friedrich Nietzsche. Professeur de « philologie classique » à l’Université. Il enseigna aussi le grec en classe préparatoire. Il y restera 10 ans non sans s’être, aussitôt arrivé, mis en congé pour se porter volontaire dans la guerre franco-allemande de 1870. J’y reviendrai ultérieurement. Non sur l’exposition elle-même mais sur cette période où le philosophe se trouvera entre Bâle où il rencontrera notamment Carl Jacob Burckhardt, Lörrach où vivait Marie Baumgartner,  une alsacienne traductrice de la quatrième Considération inactuelle, Richard Wagner à Bayreuth et Wissembourg, Haguenau, Metz, périple des dix jours de guerre de Nietzsche en service sanitaire.

On se demande évidemment comment dans ce contexte faire une exposition sur Nietzsche entre curry-wurst et pains d’épices. Alors, on le tente façon son et lumières avec des citations lumineuses que l’on peut se faire imprimer, alors que, paradoxalement, on nous prévient dès l’entrée que la meilleure façon de trahir sa philosophie est d’opérer avec des citations réduites.

A l’intérieur :

Le buste est de Max Klinger (1904). La citation complète est celle ci :

„ Alle Menschen zerfallen, wie zu allen Zeiten so auch jetzt noch, in Sclaven und Freie; denn wer von seinem Tage nicht zwei Drittel für sich hat, ist ein Sclave, er sei übrigens wer er wolle: Staatsmann, Kaufmann, Beamter, Gelehrter.“

Friedrich Nietzsche : Menschliches, Allzumenschliches I / Eine Buch für frei Geister (1878)

« Tous les hommes se divisent, et en tout temps et de nos jours, en esclaves et libres ; car celui qui n’a pas les deux tiers de sa journée pour lui-même est esclave, qu’il soit d’ailleurs ce qu’il veut : politique, marchand, fonctionnaire, érudit ».

Friedrich Nietzsche :  Humain, trop humain / Un livre pour esprits libres

Übermensch – Friedrich Nietzsche et les conséquences au Musée historique de Bâle Barfüsserkirche jusqu’au 22 mars 2020.

Rappel des deux plus récentes évocations de Nietzsche dans le SauteRhin :

Friedrich Nietzsche, Zarathoustra et la grande santé

Bernard Stiegler :  » Qu’est ce qui accable Zarathoustra ? »

 

 

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