Archives de catégorie : Pensée

Friedrich Nietzsche et la cruauté de la relation créanciers débiteurs dans la généalogie de la morale

Pour Nietzsche, le paradoxe de l’homme est d’être dressé comme «un animal qui puisse promettre». S’oppose à cette éducation si l’on peut dire une tendance contraire : la «force de l’oubli». Il s’agit donc de former en l’animal-homme une mémoire pour le rendre calculable par une moralisation et une «camisole de force sociale». Pour construire cette mnémotechnique, la promesse de remboursement est accompagnée d’un dispositif de torture ravivant en permanence la mémoire de la dette. «On grave quelque chose au fer rouge pour le fixer dans la mémoire : seul ce qui ne cesse de faire mal est conservé par la mémoire» Continuer la lecture

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ÉRASME de Rotterdam : Dulce Bellum Inexpertis (1515)
LA GUERRE EST DOUCE POUR CEUX QUI NE L’ONT PAS FAITE [i.e. à ceux qui n’y connaissent rien]

Commençons par un petit clin d’œil à l’actualité. J’ignorais qu’il y avait en France tant d’amateurs, d’amoureux du latin. Je sens que j’ai bien fait de garder mon «Gaffiot», qui n’est pourtant pas dans mon expérience le symbole d’un gai … Continuer la lecture

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«Rien au monde ne peut nous interdire d’être lucides» 
Simone Weil en Allemagne (1932-1933)

En 1932-1933, Simone Weil – la philosophe – se rend en Allemagne pour examiner la situation politique et sociale quelques mois avant l’accès de Hitler au pouvoir. Ses observations ont fait l’objet de plusieurs articles parus dans les revues l’École … Continuer la lecture

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Theodor Adorno : L’essai comme forme

C’était l’occasion d’une relecture approfondie d’un texte que j’ai depuis un moment sous le coude avec l’intention de le reprendre attentivement à savoir L’essai comme forme de Theodor Adorno. Marielle Macé évoque dans son propos les Essais de Montaigne, appelés ainsi précisément pour échapper aux genres avant d’en fonder un lui-même. Continuer la lecture

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Victor Klemperer(LTI) : la toxicité des mots

Victor Klemperer avait à partir de 1933, l’arrivée de Hitler au pouvoir, jusqu’à la fin de la seconde guerre mondiale «observé de l’intérieur» les effets du nazisme sur la langue et sur ceux qui la parlent. Il a publié en … Continuer la lecture

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Hannah Arendt, Nathan le sage et l’humanité en de sombres temps

« L’histoire connaît maintes époques où le domaine public s’obscurcit, où le monde devient si incertain que les gens cessent de demander autre chose à la politique que de les décharger du soin de leurs intérêts vitaux et de leur liberté … Continuer la lecture

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Friedrich Nietzsche et les « apologistes du travail »

« Dans la glorification du « travail », dans les infatigables discours sur la « bénédiction du travail », je vois la même arrière-pensée que dans les louanges adressées aux actes impersonnels et utiles à tous : à savoir la peur de tout ce qui est individuel. » Nietzsche Continuer la lecture

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S.Freud : Actuelles sur la guerre et sur la mort (1915)

Les Considération actuelles sur la guerre et sur la mort écrites par Freud datent de 1915, plus précisément de mars et avril 1915. La guerre durait depuis 8 mois. La désillusion qui fera l’objet de sa réflexion a été rapide. Elle est celle de Freud lui-même et de ses contemporains. Au déclenchement de la guerre, Freud avait, comme il le notera lui-même, offert sa libido à l’Autriche-Hongrie et deux de ses fils.Le troisième sera incorporé après la rédaction de l’essai.
Fin août 1914 déjà, sa « libido tourne à la rage ». Continuer la lecture

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Marc Crépon (avec Romain Rolland) : 14-18 et le consentement meurtrier

« Si quelqu’un veut savoir pourquoi nous sommes morts, Dites-leur : parce que nos pères ont menti. » Cette phrase écrite en 1918 est de Rudyard Kipling. Son fils unique John, 18 ans, avait été porté disparu en septembre 1915. Le … Continuer la lecture

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La société de guerre vue par Wolfgang Sofsky

« Car moi, homme vivant, je suis une ville assiégée par l’armée des morts, intercepté par leurs charniers, coupé de tous objets externes, quand je suis l’externe d’un mort » Antonin Artaud (Suppôts et Supplications, 1947, Quarto -1378. Cité par Florence de … Continuer la lecture

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