Histoires d’almanach et chronique des sentiments (Petite suite)

Dans Histoires d’almanach et chronique des sentiments, texte auquel est consacré cette petite suite, il était question d’une recherche sur le sens du mot chronique. C’était en rapport avec le livre Alexander Kluge, Chronique des sentiments. J’avais fait référence à une tradition qui remonte à Johann Peter Hebel que Walter Benjamin qualifie de «grand maître» dans une conférence de 1929 traitant de ses Histoires d’almanach. Ces dernières sont pour Benjamin une réussite parfaite de la capacité à conférer à des «incidents révélateurs et significatifs» une «évidence de l’ici et du maintenant». Il le fait non pas en tant qu’historien mais de chroniqueur que Walter Benjamin définit ainsi :
« L’historien s’en tient à l’histoire universelle, le chroniqueur parle du train du monde. L’un a affaire au tissu des événements, causes et effets qui se nouent à l’infini, et tout ce qu’il a étudié ou appris n’est qu’un minuscule point nodal de ce tissu ; l’autre a affaire aux petits événements, étroitement circonscrits, de sa ville ou de sa région, mais ce n’est pas là, à ses yeux une fraction ou un élément de l’universel, c’est plus et autre chose. Car le vrai chroniqueur écrit, en même temps que sa chronique, la parabole du train du monde. Ce que reflètent l’histoire de la ville et le train du monde, c’est le vieux rapport entre microcosme et macrocosme ».
Walter Benjamin Johann Peter Hebel dans Œuvres II Folio Essais pages 162-169
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